Un adage millénaire chinois dit « La nourriture est la chose la plus importante pour le peuple », ce qui révèle le rôle fondamental de l’agriculture dans le développement d’un pays. Pour un pays en développement aussi peuplé que la Chine avec ses plus de 1,4 milliard d’habitants, assurer la securité alimentaire a toujours été la priorité des priorités et un enjeu majeur pour la gouvernance du pays, mais aussi un défi sans précédent à relever.
Avec des efforts inouïs, nous pouvons affirmer avec fierté que la Chine, avec seulement 9% des terres arables mondiales et 6% des ressources en eau douce, nourrit près de 20% de la population mondiale. En réalisant un exploit historique pour son propre développement, la Chine a fait par là une contribution remarquable à la sécurité alimentaire mondiale et au développement de l’humanité. Je vous invite à retracer ensemble le chemin parcouru et à en explorer les clés du succès.
Tout d’abord, la Chine a fait un bond historique, en passant de la pénurie à la sécurité alimentaire, puis à l’étape de bien manger.
Alors que la faim faisait partie des souvenirs collectifs douloureux, la Chine parvient à réaliser une production céréalière totale de plus de 650 millions de tonnes par an depuis neuf ans consécutifs, permettant au peuple de tenir fermement son bol de riz entre les mains. La Chine est aussi le premier producteur de viande, d’œufs, de légumes, de fruits et de produits aquatiques au niveau mondial. L’alimentation en Chine n’a jamais été aussi abondante, variée et sûre. Sur la terre ancienne nous avons fait libérer une capacité de production extraordinaire.
Ces accomplissements sont le fruit des efforts visant une refondation profonde de l’agriculture. Nous avons travaillé à aménager plus de 66 millions d’hectares de terres agricoles de haut niveau, capables d’être irriguées en cas de sécheresse et drainées en cas d’inondation. Ce qui fait que les «champs autrefois dépendant du ciel» deviennent des «champs à production stable et à haut rendement». Du Fleuve Yangtsé au Fleuve Jaune, des infrastructures hydrauliques entrelacées forment de véritables artères, injectant une vitalité sans cesse renouvelée dans le système agricole. Plus enthousiasmant encore, le travail sur les champs s’est complètement transformé : aux paysans avec mains dans la terre et dos courbé s’est substitué un travail intensif des machines. Le taux de mécanisation pour la culture, la plantation et la récolte en Chine a dépassé 73%, et atteint presque 100% pour les principales cultures céréalières. La technologie donne des ailes à l’agriculture. Le rêve de l’académicien YUAN Longping de «se reposer à l’ombre des plants de riz» s’est réalisé grâce à la technologie du riz hybride, au bénéfice du monde entier. Plus de 96% des terres agricoles en Chine sont couvertes par des semences de qualité, assurant de bonnes récoltes.
Dans le même temps, la forme de l’agriculture connaît une profonde transformation. L’e-commerce rural en pleine croissance permet la livraison directe des produits de terroir aux citadins. Le tourisme rural en plein essor transforme «les eaux limpides et les montagnes verdoyantes» en véritables «montagnes d’or et d’argent». La transformation agroalimentaire se développe en profondeur, rehaussant la marge de bénéfice des agriculteurs. Engagés résolument pour le développement vert, nous avons réduit considérablement l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides, tout en valorisant des déchets d’élevage. L’expérience chinoise démontre que le développement et la protection de l’environnement peuvent aller de pair et que l’avenir de l’agriculture est bien la couleur verte.
Le succès de l’agriculture chinoise n’est en rien un hasard. Il s’explique par des approches et politiques pertinentes.
Premièrement, nous avons toujours considéré la sécurité alimentaire comme une priorité absolue, sans jamais vaciller. Le seuil minimum de 120 millions d’hectares de terres agricoles a toujours été respecté, et une stratégie dite de «stockage des céréales dans la terre et dans la technologie» a été mise sur pied. Au lieu de chercher aveuglément l’augmentation de la production à court terme, nous mettons l’accent sur l’entretien des terres agricoles et l’innovation technologique, afin d’améliorer et de consolider le socle du grenier national. Un système rigoureux de responsabilité en matière de sécurité alimentaire a été mis en place, qui assigne au gouverneur la responsabilité d’assurer le «sac de riz», garantissant la stabilité et la sécurité de l’approvisionnement alimentaire à travers le pays.
Deuxièmement, nous avons misé sur la réforme pour libérer tout le potentiel agraire. Il y a plusieurs décennies, le système de responsabilité contractuelle des ménages a inauguré l’ère des réformes en Chine. Depuis, nous avons approfondi la réforme de la «séparation des trois droits» sur les terres rurales. Tout en préservant la propriété collective et stabilisant les droits contractuels des ménages, nous avons libéré le droit d’exploitation, favorisant le transfert de terres et une exploitation à échelle adéquate. De nouveaux types d’entités agricoles telles que coopératives agricoles et exploitations familiales ont poussé comme des champignons. Elles ne sont plus de «petites barques», mais des «porte-avions agricoles» qui unissent les forces pour avoir un impact collectif.
Troisièmement, nous avons redoublé d’efforts pour pousser l’innovation, convaincus que les science et technologies constituent la principale force productive. Nous avons construit le plus grand système de recherche, d’éducation et de vulgarisation agricole au monde. Des machines agricoles intelligentes à l’agriculture numérique, de la sélection génétique à la fertilisation par drone, la lumière de la technologie éclaire chaque ménage et change radicalement la dépendance au climat.
Quatrièmement, nous avons exploré une voie unique d’intégration des petits exploitants agricoles à l’agriculture moderne. Faisant le constat qu’il existera toujours des millions de petits exploitants agricoles, nous avons multiplié des efforts pour les soutenir et les aider à s’adapter aux nouvelles tendances de notre époque. Un système intégré de services agricoles tels que la gestion déléguée de la production agricole ou l’agriculture sous contrat a été mis sur pied, permettant aux petits exploitants d’accéder aux variétés, technologies et modèles de gestion avancés, ouvrant une voie d’agriculture moderne aux caractéristiques chinoises.
Cinquièmement, nous avons mis en pratique le concept dit «les eaux limpides et les montagnes verdoyantes valent leur pesant d’or», et nous attelons à développer l’agriculture verte. Sacrifier le futur pour le présent est une voie sans issue. En valorisant des déchets agricoles et promouvant l’agriculture écologique et circulaire, nous préservons la fertilité des terres, qui est cruciale pour survivre et assurer le développement durable au bénéfice de nos générations futures.
Bien sûr, la route n’est pas sans défi. Les contraintes en matière de ressources, le changement climatique et les aléas internationaux sont autant de défis à relever. Pour y répondre, nous continuerons à miser sur la technologie, l’agriculture intelligente et le numérique pour revitaliser le milieu rural et faire de l’agriculture un secteur prometteur et des agriculteurs un métier attrayant. Nous continuerons à nous ouvrir davantage à l’extérieur pour partager les technologies et solutions chinoises à travers l’initiative « la Ceinture et la Route »et apporter notre part de contribution au développement agricole et à la sécurité alimentaire du monde.
L’histoire de l’agriculture chinoise est une histoire grandiose de survie, de lutte, de sagesse, de clairvoyance et de coopération internationale. En dépit des problèmes du système économique et commercial mondial, les vents contraires à la mondialisation ne peuvent changer la réalité de l’interdépendance entre les nations, ni le désir du Sud global pour l’éveil, la paix, le développement et le renouveau. L’histoire du développement agricole de la Chine montre qu’avec une voie juste, des politiques stables et des efforts conséquents, aucun défi n’est insurmontable. Cette voie d’autonomie et de travail acharné nous a permis de tenir fermement notre bol de riz. Elle peut servir de source d’inspiration et de référence aux pays et peuples du monde en quête de leur propre chemin de développement agricole.